La population primitive du bassin du Draa central et méridional a dû être exclusivement négroïde, du groupe Biafan, lesquels ont dû se sédentariser et développer la culture du dattier et la céréaliculture lorsque l'aridité des bassins sahariens a rendu impossible l'élevage bovin et le nomadisme de type sahélien. Les trois parties du bassin sont incluses dans ce que le géographe Marmol Carvajal nomme la "Numidie" qu'il distingue clairement de la "Barbarie". Draa avait une cité du même nom qui a dû devenir très importante à l'aune du développement caravanier au haut Moyen Âge (VIIe-Xe siècle), sans doute au lieu-dit Zagora en raison du Jbal Zaggûr (la "montagne pyramide") qui indiquait tel un phare le chemin aux caravanes venant du Ouarzazate au nord, comme à celles venant de l'oasis du Mhamid au sud; elle bouclait ainsi le petit défilé entre deux chaînes continues perpendiculaires au cours du fleuve. Aux Xe et XIe siècles, la cité de "Draa" est florissante et Al-Bakri en fait une description élogieuse; elle devient le territoire d'accueil des Murabitûn Sanhaja, les "coalisés", les "gens du Ribat", connus sous le nom d'Almoravides, en provenance du Sahara méridional. Le Dadès et ses gorges sont situés entre le Haut Atlas et le djebel Saghro, à l'est-sud-est de Marrakech. Le Dadès est une rivière longue de près de 200 km, dont la moitié est située en zone montagneuse. Le long de son cours se succèdent 4 séries de gorges et défilés, profonds de 200 à 500 m. Les gorges sont originellement formées par des roches sédimentaires déposées en milieu marin sur une longue période, du jurassique à l'éocène. Puis ces roches ont été exondées au cours de l'orogenèse alpine, à l'oligocène. Le Dadès s'est formé au cours du soulèvement ; il s'est donc enfoncé par antécédence dans les roches qui étaient poussées vers le haut, creusant des gorges dans les marnes, grès ou calcaires. La vallée du Dadès peut se diviser en deux parties distinctes, tant par leurs natures que leurs paysages : En amont, de sa source jusqu’à Boumalne Dadès, il sinue dans des paysages montagneux, souvent arides et dénudés, ponctués d’une succession de petites palmeraies fécondes garnies de fruitiers et de cultures céréalières saisonnières, dotées de ksour et vieilles kasbahs typiques du sud marocain. En aval, de Boulmane Dadès à Ouarzazate, il irrigue une immense vallée fertile abritant villages et palmeraies verdoyantes; la rivière M’Goun le rejoint à Kellat M’Gouna.