En 2010, cette huile est à la mode, et la demande a fait exploser les prix. Les fraudes sont fréquentes, et de nombreux produits dits « à l'huile d'argane » n'en contiennent pas ou très peu. Il existe deux types d'huile d'argane selon que les amandons sont ou non torréfiés avant utilisation. L'huile alimentaire, plus sombre et au goût plus prononcé à cause de la torréfaction, s'utilise comme une huile habituelle pour préparer les aliments, mais ne doit pas être portée à haute température. Elle est très nutritive et constitue, avec des amandes pilées et du miel, l'amlou, une pâte très nourrissante souvent consommée au petit déjeuner. L'huile cosmétique, plus claire, s'utilise en application sur la peau et les cheveux et aurait des vertus contre la chute des cheveux, l'eczéma, la déshydratation cutanée. La chercheuse Zoubida Charrouf, spécialisée en chimie organique à l'université Mohammed V de Rabat, a beaucoup contribué à la connaissance scientifique de cette huile et des autres sous-produits de l'arganier. Grâce au CRDI (Centre de recherches pour le développement international, société d'état canadienne), elle a aussi œuvré à l'établissement des toutes premières coopératives de traitement de l'huile d'argane, entièrement dirigées par des femmes. Au début du XVIe siècle, avec l'arrivée des Portugais qui y construisent un « mauvais château », le site d'Essaouira connaît un nouveau souffle. Le diplomate et chroniqueur Louis de Chénier note, à la fin du XVIIIe siècle, que la ville est appelée « indifféremment Suera ou Mogodor », nom formé d'après un Sidi Mogodour, saint régional dont le tombeau est alors encore visible au sud de la ville. C'est sur le nom de ce dernier que les Portugais auraient formé le nom de « Mogadouro », ensuite hispanisé en Mogadur et francisé en Mogador. Lors du protectorat français du Maroc, Mogador devient la dénomination officielle de la ville entre 1912 et 1956. À l'indépendance, en 1957, le nom d'Essaouira est définitivement adopté. Deux interprétations sur l'étymologie de ce mot arabe se confrontent. La première suit la toponymie phénicienne qui considère que Souira désigne une petite forteresse entourée de murailles, Souira étant le diminutif de Sour qui veut dire en arabe roche. Selon la deuxième, le nom Essaouira serait dérivé de Tasaouira et ses variantes (Atassouira, At'souira, Sawira, Saouira) qui signifie tableau, image, la dessinée rappelant la disposition de la ville : la bien dessinée, la bien tracée, la bien conçue.